Cette ruche s’inscrit dans le cadre d’une collaboration entre la nature et l’homme où l’homme est en demande puisqu’il a plus besoin de l’abeille que l’abeille de nous.
La mission de l’abeille est d’assurer sa propre survie et comme effet collatéral aussi notre survie en effectuant le travail de pollinisation. Et non pas en premier lieu de nous donner du miel.
Nous devrions donc accepter cette collaboration avec le plus grand respect.
SA FORME
La forme ovoide de la ruche n’est pas une invention.
Elle découle simplement de l’observation de la nature.
La bâtisse d´un essaim répond à des contraintes de solidité, de place, de thermodynamique, de fonctionnement biologique et de structure sociale. Cette bâtisse doit assurer la vie sociale, l´hygiène, le nourrissement tout au long de l’année, la protection de la procréation et perpétuation de l´espèce dans un climat sain. Dans la nature les abeilles s’occupent de tout, et nous prétendons qu´il en soit de même dans la ruche en terre cuite.
La forme naturelle la plus courante des essaims d’Apis mellifera a pour base l´arrondi. La bâtisse complète présente un caractère ovoïde qui répond à des contraintes d´ordre physique:
La ruche « ovoïde au nombre d’or » n’est donc, malgré son apparence inhabituelle, pas une nouveauté.
Par sa forme d’œuf elle atteint l‘optimum ergonomique de l’essaim, sans utiliser de cadres mobiles ni de barrettes, d’autre part elle permet d’offrir à l’essaim l’extension de volume dont il a besoin lors de son développement au printemps.
La ruche favorise la vie d´essaims de taille naturelle, normale pour des Abeilles mellifères (Apis mellifera, mellifera) de préférences. Il est démontré que les essaims, même petits pourront y survivre plus facilement en hiver.
La solidité et la résistance, on peut assimiler la forme ovoïde à l’assemblage de deux voûtes, qui est l’une des plus fortes structures existantes. Ceci répond aux exigences de protection du couvain face aux possibles agressions extérieures.
La forme en chaînette des rayons a aussi sa raison. L’idée de l’arc caténaire (de catena : la chaîne) est simple. Elle part de l’observation de la forme que prend une chaîne ou une corde lorsqu’on la laisse pendre en la tenant à ses deux extrémités : c’est l’arc caténaire. Les forces exercées par le poids du miel et du pollen emmagasinés dans les rayons s´exerce sur toute la longueur de la chaînette : la somme des forces s’exerçant en chaque point est nul puisque l’on est à l’équilibre. Ceci répond à la nécessité d´accumuler le plus grand poids possible de réserves dans une structure bâtie avec un matériau aussi léger que la cire. Si l´on mettait physiciens et mathématiciens au travail pour résoudre ce problème ils ne feraient pas mieux. Les scientifiques ont pu calculer des formes qui permettraient d´utiliser apparemment moins de surface de cire… mais ils ne semblent jamais avoir fait le lien de cette épargne de cire avec la contrainte de résistance imposée par le poids du matériel stockés. Les abeilles ont résolu ce problème d´une patte de maître. Pourquoi donc détruire ce fabuleux travail en les obligeant à construire leur bâtisse dans une autre forme et proportion ?
Cette ruche se compose donc de manière standard de trois éléments :
Le corps de ruche et le chapeau, les deux unis forment l’œuf de départ. C’est la forme de votre ruche dès la mi Automne. (1+2)
Dans le chapeau vous avez des rayons fixes de miel que les abeilles ont construits à leur manière, ils complètent les réserves d’hiver emmagasinées dans le corps de ruche.
Le troisième élément est la hausse qui devra être insérée au retour des beaux jours lorsque, tant le corps de ruche que le chapeau seront pleins. (3)
Quelques détails perfectionnent cet habitat.
Un pommeau d’aération sur le couvercle en forme de dôme permet l’évacuation du surplus d’air chaud en été.
Il est le complément du trou de propreté et à la fois d’aération qui se trouve dans le fonds du corps de ruche. Ce trou de propreté est à son tour en communication avec l’extérieur par de très petits trous dont la fonction est de laisser passer un peu d’air pour sécher les déchets évacués de la ruche et laisser passer les fourmis qui se chargeront de l´évacuation des déchets ! Cet air ne perturbe pas la zone du couvain puisque par la forme du fond de la ruche il glisse le long des parois
Dans le corps de ruche sous le plateau de séparation se trouve le couvain. Il occupe la partie centrale, autour de laquelle l’essaim s’affaire entre les réserves de miel.
C’est par des trous disposés à 1/3 du bas du corps de ruche que les abeilles entrent et sortent de la ruche. Leur surface totale respecte celle recommandée par T.D Seeley suite à ses recherches sur les essaims sauvages S= V²/90. Ceci permet aux abeilles de rentrer directement dans la ruche et de se poser presque aussi directement dur les rayons.
Elles accèdent au dôme par les ruelles qui sillonnent le plateau séparateur porte couvain.
La hausse dispose d’un plateau porte rayon. L’extension de volume qu’elle apporte à la colonie aura aussi une influence sur l´instinct d´essaimage des abeilles. Il apportera un volume de stockage de miel suppémentaire que nous pourrons soit laisser aux abeilles soit récolter après s´être assuré que le chapeau et le corps de miel était bien plein pour l´hiver.
Particularités de l’intérieur : vous n’y trouvez ni cadres ni barrettes et ceci pour laisser les abeilles construire leur bâtisse à leur guise. La forme ovoide de l’essaim est l´expression de nécessités physiques, biologiques et sociales. Les contraintes imposées aux abeilles par l’utilisation de cadres, au profit d’une augmentation de la production de miel les empêchent de répondre correctement aux stimuli intérieurs et extérieurs. Pour une apiculture durable et raisonnée il est nécessaire que les abeilles puissent retrouver leurs repères et que nous fassions confiance à la sélection naturelle.
Dans le chapeau dôme les rayons les rayons seront également bâtis selon leurs plans
Les circonférences qui se suivent autour de l’axe vertical feront que la chaleur irradiante, émise par la grappe (2) reviennent sans grandes pertes vers elle. Ceci est un énorme avantage en hiver. En effet la surface de déperdition d’énergie voisine le « 0 » de cette manière les abeilles devront déployer moins d’efforts et de ce fait dépenser moins d’énergie et consommer moins de miel.
L’arrondi du fond (3) permettra aux déchets de la ruche de glisser vers l’extérieur par le trou de propreté.
Le chapeau (1) en forme de dôme idéal pour rabattre la chaleur montante.
On peut constater l´absence de planche de vol. C´est volontaire. L´observation de la nature nous démontre que les colonies sauvages n´ont nullement besoin d´un lieu de réunion à l´extérieur de la ruche. Le bon sens nous laisse comprendre que ces paquets d´abeilles en attente sont un appel aux prédateurs, que le pollen même sur les pattes des abeilles traîne là ou il ne devrait pas. Le pollen appartient à la fleur, à la patte de l´abeille ou au rayon… toute halte forcée intermédiaire n´est bonne ni pour le pollen, ni pour l´abeille. Le trou de vol doit donc avoir les caractéristiques qui permettent aux abeilles d´entrer et de sortir dans entrave, même au plus haut point de la miellée et de l´activité. La communication des abeilles ne doit pas se faire à l´extérieur en plein soleil, sur une surface horizontale. Elle a lieu sur les rayons sur une surface verticale, dans l´obscurité et l´angle que l´axe de la danse de l´abeille fait avec la verticale est exactement le même que l´angle fleur-ruche-soleil à l´extérieur de la ruche. Observation de Karl von Frisch reprise par Jean Meurisse dans son livre « L´esprit de la ruche ».
LA MATIÈRE
Il nous faut accepter le fait que, quelque soit la matière avec laquelle est fabriquée une ruche, sauf les ruches troncs, celles-ci ont toujours été placées sous abri quelque soit les civilisations et les latitudes. Absolument protégées du vent, facteur extrêmement énergivore, et protégées des aléas intempestifs du climat. Même si la forme de la Ruche Terrecuite offre peu de prise au vent et a un poids conséquent, même si elle est très épaisse, elle n´échappe pas à cette contrainte. De même qu´elle ne doit pas être placée trop près du sol (Un bon compromis pour les abeilles et le dos de l´apiculteur étant de la poser à 50 cm du sol sur une surface qui ne retient pas l´eau.
Les qualités de la terre cuite:
- La terre cuite est un matériau naturel, bon marché, 100% recyclable. C’est le matériau écologique par excellence
- La terre cuite est résistante, depuis des millénaires elle a fait ses preuves et s’associe au développement durable
- Du fait, de sa densité et sa porosité, la terre cuite offre un bon compromis d’isolation et échanges gazeux suffisants (confort d’été) / forte inertie thermique (confort d’hiver).
- La terre cuite est également un bon régulateur hygrométrique. Sa porosité évite le ruissellement et la stagnation de l’eau à l’intérieur de la ruche. Des expériences ont démontré que les problèmes d´humidité sont résolus dans la ruche en terre cuite.
- La terre cuite ne se décompose pas puisqu’elle est purement minérale. Ni les moisissures, ni les larves de parasites ne peuvent s’y développer ou s’y alimenter. Les Pics abandonneront la partie! Mais pas les mésanges si elle reste vide!
- La terre cuite garantit une bonne hygiène à l’intérieur de la Ruche et une bonne qualité de l’air. Les échanges gazeux à travers les pores permettent l´entrée suffisante d´oxygène. La forme permet une meilleur évacuation du CO²
Enfin, la terre cuite que nous fabriquons résiste aux effets du gel.
- Nous travaillons avec un mélange de terre de diverses provenances.
- Les ruches sont calibrées, travaillées et montées à la main, leurs légères disparités superficielles en témoignent ainsi que la date de fabrication écrite également à la main.
- le séchage dure entre 6 et 10 semaines selon la saison.
- La cuisson est lente et se termine entre 960 et 1000 °C. Le processus complet de cuisson dure environ 72 heures.
- La terre cuite d’une épaisseur d’environ 3,5 / 4 cm est un matériau poreux qui ne doit en aucun cas être imperméabilisé à l’extérieur, ni à l´intérieur qui est sous le contrôle des abeilles.
- La porosité de la terre cuite est là pour garantir aux abeilles leur confort d’été, et son inertie thermique garantit aux abeilles leur confort d’hiver.
- D’autre part la porosité évite le ruissellement et la forme ovoïde la stagnation de l’eau dans le bas de la ruche. La porosité permet également les échanges gazeux. Ce sont les abeilles elles-mêmes avec la propolis qui se chargent de boucher les pores nécessaires.
ENFIN…
LE BOIS DE CHÂTAIGNIER
Disque porte-couvain et porte-rayons
- Nous avons choisi le châtaigner pour fabriquer ces porte-rayons. Ce n’est pas un hasard, c’est un bois de nos régions tempérées.
Il résiste aussi bien au cisaillement, à la compression et à la flexion que celui du chêne. Des tests mécaniques démontrent une plus grande élasticité pour le châtaignier, une moindre résistance au fendage. Le châtaigner est aussi dur que le chêne et présente une plus grande régularité.
- Sa duramisation est rapide et il a peu d’aubier. En effet en plus d’être un bois très dur, le tanin que contient le bois de châtaigner a de nombreuses propriétés bénéfiques, entre autres, celle de rendre le bois imputrescible.
Cette forte présence de tanins offre donc au bois de châtaignier une bonne durabilité en extérieure. Le tanin de châtaigner éloigne également les arachnides, il est donc un adjuvant doux dans la lutte contre le varroa
Un château pour une reine…