En ces temps où nous sommes tous sensibilisés aux modifications environnementales et à la disparition de nombreuses espèces, beaucoup d´entre nous veulent participer à l´amélioration de la situation. Pour cela, en ce qui concerne les abeilles, il est indispensable de se remémorer ces paroles de Heinrich Storch :
Beaucoup veulent devenir apiculteur en n’ayant aucune connaissance préalable. Cela se passe le plus souvent de la façon suivante: on construit un rucher, on achète tout un outillage, des ruches, des colonies, des essaims; on dépense beaucoup d’argent et on commence l’apiculture sans approfondir en même temps ses connaissances dans ce domaine.
Et malgré cela on espère le succès.
Mais l’apiculture n’appartient pas à ce genre d’occupation où l’on peut se permettre d’agir de la sorte sans devoir le payer très chèrement. Aussi longtemps que la ruche ne cache à l’apiculteur que des mystères, aussi longtemps qu’il ne peut comprendre les événements survenant au rucher sans en connaître les causes ni les conséquences; aussi longtemps qu’il ne peut saisir et reconnaître les relations qui existent entre la nature et la ruche, ses récoltes ne seront et ne pourront qu’être très modestes ou bien elles seront dues uniquement au hasard.
Tout idéalisme mis à part, et je suis bien le dernier à le méconnaître, n’est-ce pas agir d’une façon imprudente et bien peu logique que de pratiquer l’apiculture de cette manière et de ne pas faire rendre à une entreprise tout ce qu’elle peut.
De plus, où se trouve l’idéalisme de ces apiculteurs qui s’obstinent dans l’ignorance? Entre leurs mains, les colonies doivent supporter toute l’année et uniquement pour ce motif, toutes sortes de tourments, de souffrances, souvent même la misère et la mort.
Seul celui qui a lu et étudié sait comment les protéger contre toutes ces erreurs, seul il peut déterminer les soins que le bien-être de la colonie réclame, seul il est capable de travailler suivant les conditions locales, de les adapter à ses colonies pour leur développement et le maintien de leur activité.
C’est cela qui fait le succès.
Les observations reprises dans le présent ouvrage (Au trou de vol) aideront beaucoup l’apiculteur à apprendre à reconnaître, à comprendre et à interpréter les différentes circonstances qui se présentent au rucher.
L’apiculteur ne sera digne de ce nom que le jour où un regard au trou de vol et un autre à la fenêtre arrière ou sous les cadres lui permettront de connaître avec précision la situation interne d’une colonie. H. Storch
Conclusion de l’ouvrage « Au trou de vol » de H. Storch (1987)